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Projet de recherche anthropologique

28 mai 2006

La tradition latino-américaine de la pensée utopique des minorités ethniques à Genève

ABREGE

            Ce travail a été fait avec les familles et les groupes de personnes appartenant aux minorités ethniques latino-américaines, socialement et géographiquement situés en ville de Genève.  La compréhension des systèmes de pensées marginalisées, voire utopiques, de ces minorités suppose l’étude de l’héritage traditionnel d’une pensée non eurocentrique conservé après la migration dans notre pays.  Cette pensée est en contraste avec ce qui est mis en relief dans les sociétés occidentales à propos de la formation et du maintien des racines de l’identité ethnique, au sens des valeurs individuelles et collectives.  L’étude se compose de trois grandes parties dans lesquelles je suis l’évolution des thèmes présentés dans l’ébauche et l’introduction des recherches anthropologiques et ethnographiques.

            A cours de l’EBAUCHE DES RECHERCHES, je souligne la nature du problème et je rappelle ma contribution à un plus large programme d’origine américaine et intitulé The Latin American modernity/coloniality Research Program.  A la tête de ce dernier se trouve un consortium de plusieurs universités, entre autres celles de UNC Chapel Hill, Universidad de Bogotá, de Mexico, de Buenos Aires, de Quito, de Lima, Duke et Berkeley Universities.  Les statistiques démographiques 2000, 2003 et 2004, pour le canton et la ville de Genève, offrent un aperçu du nombre d’individus appartenant à ces minorités ethniques.  Les résultats de ces statistiques illuminent le chemin des premières inférences causales.  Divers stades d’exécution y sont esquissés.

            Dans l’INTRODUCTION, j’évalue la situation des minorités ethniques dans leur pays d’origine et dans la ville hôte, ainsi que l’état actuel des connaissances à ce sujet.  De nouveaux objectifs sont définis et une méthodologie d’observation est proposée pour les atteindre. Après un aperçu de l’évaluation des causes de l’émigration, des conditions de travail et de l’intégration, j’attire l’attention sur une partie de la population étrangère établie à Genève et je cible les minorités ethniques latino-américaines.  L’introduction se termine avec le résumé des moments et des éléments historiques connus de ces peuples d’origine précolombienne, de leur évolution et de leur survivance jusqu’à ce jour. Cette introduction clarifie les concepts-clés nécessaires pour l’évaluation des différences ethniques dans la société urbaine genevoise.  L’assimilation de ces différences devient une possibilité vitale. 

            Dans la PREMIERE PARTIE, j’identifie les caractères spécifiques d’une ethnographie urbaine et je prends la décision de réaliser le fieldwork en ville de Genève, uniquement.  La stratégie et la méthodologie sont donc choisies en fonction de cette ethnographie des changements, des mouvements indigènes et du legs historique.  Cette première partie illustre et réactive des outils ethnographiques indispensables pour une meilleure analyse des relations sociales.

            La DEUXIEME PARTIE comprend la description de l’ensemble culturel sous la forme d’une enquête ethnographique locale dans laquelle l’accent a été placé sur les caractéristiques de six études de cas : le sens de la famille ; les relations ethniques ; l’identité ; le sens des pratiques transnationales ; le sens des agendas ; et le rôle des parents vis-à-vis de l’expérience des enfants.  Ces caractéristiques sont enrichies dans, ce que j’appelle, les zones de contacts que sont les traits culturels inchangeables, allant de l’histoire, l’ethnicité et la culture jusqu’aux valeurs et les relations ethniques, en passant par les territoires spécifiques.  Dans cette deuxième partie, les détails de chacune de ces narrations correspondent à un moment stimulant de l’histoire du « melting pot » urbain.

            

            La TROISIEME PARTIE est une comparaison entre diverses histoires de vie enregistrées au sein d’un groupe mélangé de Chiliens et de Guatémaltèques, afin de faire ressortir les aspects objectifs de la culture indigène et les processus de formation culturelle. Après une critique des implications, une certaine régénérescence de la vie et une affirmation de la culture et des traditions sont constatées. Ainsi, l’identification des traits de la pensée utopique des minorités ethniques donne les résultats attendus dans mes hypothèses.  Une analyse comparative complète cette troisième partie en y apportant un supplément de connaissances et de savoirs.  Ces derniers apports permettent une révision de la modernité. Sur la base de la construction des informateurs et l’enchaînement des narrations, les résultats de la troisième partie reflètent divers aspects réels de la pensée utopique.

            Après l’ébauche, l’introduction et les trois parties structurelles de l’ensemble du travail, la CONCLUSION GENERALE vient justifier les hypothèses de ces recherches et études post-doctorales.  Elle va même plus loin en proposant de nouvelles idées pour de futures recherches sur les minorités ethniques et en soulignant encore différents intérêts dans la recherche, l’écriture et l’enseignement anthropologiques.  Elle se termine sur l’histoire de cette pensée utopique.  La rigueur et la sensibilité qui animent cette étude sont fondées dans une solidarité avec les migrants latino-américains ; ceci m’a permis de démanteler les représentations préfabriquées de l’immigration et d’utiliser le migrant comme une être social hybride dépourvu d’une place légitime.

            Une définition de la pensée utopique

            « Utopie » du grec u, préfixe négatif, et topos, endroit, signifie

            « qui ne se trouve en             aucun endroit en ce moment »

            L’histoire du mot est simple.  Inconnu du grec, le terme a été créé par Thomas More (1478-1535) dans la rédaction du deuxième livre de son œuvre maîtresse intitulée : « De optimo reipublicae statu, deque nova insula Utopia » (1516).  Le mot fut repris par Rabelais (1483-1553) dans l’ « Utopie est le royaume de Gargantua » ; par Spinoza (1632-1677) dans le 1er chapitre de son traité politique ; par Leibniz (1646-1716) dans la « Théodicée ».  C’est au XVIIIe siècle que le mot perd le sens d’un nom propre pour devenir un nom commun.  Puis le mot, à partir de la révolution de 1789, est devenu péjoratif : « c’est une utopie » dit-on à propos d’un projet irréalisable.  La sémantique du mot évolua jusqu’à devenir le synonyme de chimère.  Mais, malgré la complexité apparente de ce concept, son essence devrait être à notre portée.  C’est précisément le propos de cette recherche anthropologique.

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